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Le 5 novembre 2008, le soir de la victoire d'Obama a la candidature americaine, Living Colour avait donne l'un des plus beaux concerts de ces dix dernieres annees au New Morning, 2H30 de bonheur musical absolu comme on en voit rarement. En revenant les voir un an apres je me doutais bien qu'une telle intensite serait difficle a retrouver mais je m'attendai quand meme a un bon concert vu de quoi le groupe est capable. Et bien au final ce fut un concert decevant.

Tout d'abord le groupe a un ete desservi par un mauvais son avec une basse thermonucleaire (ma carapace a bien vibre toute la soiree), une batterie sous mixee (caisse claire et toms a peine audible), la voix de Corey Glover beaucoup trop en avant et un Vernon Reid en retrait. C'est avec ce magma sonore que le groupe a fait un depart assez poussif, quelques morceaux anciens (Middle Man, Wich Way To America) on fait place aux morceaux du dernier album "The Chair In The Doorway" et ce soir ils auront joue en tout 8 morceaux sur 12 du dernier album qui comporte, en ce qui me concerne, trois/quatre bons morceaux le reste n'ayant pas grand, voir aucun interet.

Probleme aussi concernant ces derniers morceaux, sur disque ils sont joues avec beaucoup d'effets. Ils ont essaye de reproduire ses effets sur scene et cela sans grand succes. Vernon Reid passait son temps devant son ordinateur portable en oubliant visiblement qu'il etait devant un public en train de donner un concert. L'annee derniere j'avais eu droit a une magnifique version du nouveau morceau "Method (to Madness)" totalement epuree, bien lourde, sans effet qui etait bien superieur a celle du disque que j'ai entendu lors de ce concert.

Bref les quarante-cinq premieres minutes ont vraiment ete difficiles et puis ca c'est eclaircie un peu. Will Calhoun a retrouve un le son de sa caisse claire. On a eu droit a une tres belle version de "Flying" (ou Vernon Reid a enfin quitter son ecran ordinateur) enchaine par un tres bon "Bi" ou le public s'est reveille.

Alors que le concert semblait (enfin) parti sur de bonnes bases, patatra, Will Calhoun en a profiter pour nous faire son solo de batterie qui a dure une bonne dizaine de minutes , un solo repetitif et beaucoup trop long, bien en deca de celui entendu l'annee derniere, plus court et plus ramasse. Pas grave me dis-je en entendant les premieres lignes de "Open Letter (To A Landlord)" que je reve d'entendre en concert depuis des annees. Re-patatra, Corey Glover nous offre une intro vocale a rallonge qui tombe competement a plat . Le niveau se relevera definitivement avant le rappel avec un "Love Rear Its Ugly Head" tres reussi, un "Behind The Sun" solide et une magnifique version de "Bless Those" qui a vraiment pris toute sa dimension entetante sur scene. Entre temps Doug Wimbish est descendu dans la fosse (comme d'hab) pour nous faire un p'tit solo de basse et se frotter avec la foule.

En rappel nous avons eu droit a un "Time's Up" bancal comme d'habitude (rythmique trop rapide a suivre pour Calhoun, surtout apres deux heures de concert), "Cult Of Personnality" et un morceau du dernier album "Not Tomorrow" avec Cheick Tidiane Seck aux claviers (qui etait deja venu l'annee derniere au New Morning). A noter que le groupe a declare revenir pour faire des signatures pour ceux qui le desiraient.

Malgre quelques moments forts, je n'ai pas passe une tres bonne soiree : mauvais son, trop de nouvelles chansons, groupe distant par moments (Vernon Reid avant l'air de s'emmerder profondement, heureusement que Wimbish etait la). J'y ai surtout vu un groupe moins carre que l'annee derniere, abusants d'effets et retombant par moments dans leurs travers en compliquant trop leur musique. Par moments j'ai entendu 4 solistes qui jouaient chacun de leur cote au lieu de jouer ensemble. C'est bien le cote "fusion" avec les melanges mais il ne faut pas en abuser non plus.


Setlist :

Middle Man
Which Way To America
Ausländer
Burned Bridges
The Chair
DecaDance
Method
Go Away
Funny Vibe
Flying
Bi
Drum Solo
Open Letter (To a Landlord)
Love Rears Its Ugly Head
Young Man
Glamour Boys
Behind The Sun
Bless Those (Little Annie's Prayer)

Rappel
Time's Up
Cult Of Personnality
Not Tomorrow

Je laisse maintenant la parole a Maxouille, l'avocat de la defense.

Héhé oui, effectivement je ne partage pas ton point de vue mais je le comprends au vu de cette prestation !:) Tout d'abord, j'avais vu Living Colour en 2007 au New Morning, et c'était un rêve inespéré devenu réalité ! Etant en espagne en 2008 j'ai malheureusement raté le concert d'anthologie auquel tu fais référence !

La prestation de Dan Reed m'a beaucoup plu. Je ne connaissais pas du tout, mais le mélange guitare accoustique / guitare Knopflerienne et un chant très chouettos m'a fait passé une très bonne première partie de concert. Les paroles en outre étant réfléchies et surtout parfaitement compréhensibles, on n'en avait pour son argent. Une nouvelle fois je regrette que le public n'arrive pas à fermer son claque merde quand un groupe joue, on peut aller prendre une bière mais laisser les gens apprécier un show qui ne crache pas 120 db , et qui joue au contraire sur les contrastes et la retenue.

Living Colour pour moi a sorti 4 albums indispensables et un cinquième qui peu à peu se révèle à moi. La prod de ce dernier est très dure, ce qui écrase un peu la richesse habituelle des chansons du groupe. On y perd en subtilité, et c'est le principal reproche que j'aurais à faire.

De ce concert, je retiendrai que Vernon Reid est certainement le guitariste le plus sous-estimé de sa génération, tout comme l'est Alex Lifeson pour Rush. C'est bien simple, il éclabousse tous les morceaux d'un jeu aérien, inventif, mélodique et parfois supersonique. Le solo de batterie était effectivement très long, mais pendant ce morceau, je me disais justement que c'était l'exception qui confirmait la règle, dans le sens ou j'étais quasiment hypnotisé lors de son exécution.

Pour le reste j'ai passé 2h20 à prendre mon pied, notamment sur Bi et Flying, les deux moments très forts du spectacle. Je n'ai tout bonnement pas vu le temps passer.

Concernant le son, effectivement la basse était trop en avant, mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier le show.

Je retiendrai de ces plsu de deux heures de concert surtout la patate des musiciens, visiblement contents d'être là. Par contre, oui, de grosse baisse de tension et un solo de batterie INTERMINABLE et pas franchement utile. Je préfère garder en souvenir ces deux moments de jam que furent "Flying" et "Bi"... Et pour l'anecdote, je ne sais pas comment fait Corey Glover pour paraître aussi jeune alors qu'il a pas loin de 45 ans: il nous la joue Dorian Gray ou quoi???

On est tous les trois au moins d'accord sur un point : "Flying" et "Bi" ont ete les deux meilleurs moments de la soiree.

merci pour ces reports ...
j'avais envie de venir MAIS ...

La prochaine fois j'en serai !