Pas de souci !
LIVE-REPORT pour la date de LILLE : Texte et photos (voir lien + haut dans le topic) : Jean-Christophe BAUGÉ
Après la version US de la tournée Progressive Nation 2009 (Scale The Summit / Bigelf / Zappa Plays Zappa), Dream Theater débarque cette fois en Europe avec Unexpect, Bigelf et Opeth dans ses valises pour défendre en live Black Clouds & Silver Linings. Le public du Nord s’est déplacé en nombre pour cette musique pas forcément très grand public (le Zénith de Lille est rempli aux 2/3) : belle performance sachant que Dream Theater avait déjà fait escale en Belgique au Graspop Metal Meeting cet étéC’est au moins une heure et demie après l’ouverture des portes du Zénith que nos cousins canadiens d’
UNEXPECT entrent en scène. Les 9 musiciens ont la lourde tâche de convaincre en très peu de temps un public prog peu habitué à une musique extrême et saccadée, mélange improbable de Zappa et de Mr. Bungle à la sauce death. Les titres de l’album In A Flesh Aquarium sont exécutés avec précision, la chanteuse aux cheveux tournoyants Leilindel et le violoniste (!) Blaise Borboën-Léonard assurant bien le show. Comme bien souvent pour les groupes de première partie, les lights sont par contre un peu justes. Le public reste médusé par ce happening psycho-musical et les avis seront partagés … en ce qui me concerne, c’est du tout bon.
Le matos vintage installé (amplis Orange, orgues Hammond, batterie Hayman) ne laisse planer aucun doute : nous allons faire un petit voyage dans le temps via le néo-prog heavy 70’s de
BIGELF. Le leader Damon Fox (rien que le nom, déjà !), en chapeau haut de forme, veste en velours, et barbu comme Leon Russell ou Chris Robinson des Black Crowes, mène superbement la grand-messe, planté entre ses orgues et diverses switchboxes analogiques. On pense tour à tour aux Beatles, à Black Sabbath, ou encore et surtout à King Crimson. Le reste du quartet n’est pas en reste, que ce soit le guitariste Ace Mark planqué derrière ses cheveux, ou l’hyperactif bassiste dreadlocké Duffy Snowhill. Le concert se termine trop vite sur « Money Machine », l’hymne imparable du groupe, tiré du CD du même nom, et l’un de mes titres préférés de ces 10 dernières années. Sublime !
Retour à la sobriété avec les Suédois d’
OPETH : la bande à Mikael Akerfeldt propose ce soir une setlist qui fait la part belle aux morceaux les plus atmosphériques. Le son est cette fois un cran au-dessus en termes de volume et de clarté. Bien que les yeux fermés, le chant soit très agréable, le statisme des musiciens sur scène est exaspérant : il faudra attendre une bonne demi-heure avant de voir Fredrik Akesson (guitare) rejoindre Martin Mendez (basse) pour headbanguer sur le côté droit de la scène. Dans le même ordre d’idées, un backdrop avec le beau logo du groupe aurait été le bienvenu. « Hex Omega » de Watershed vient conclure un show qui n’aura convaincu que les fans du groupe.
Après une attente agréable au son du duo parisien Pipo & Elo dans la sono (reprises acoustiques de « Erotomania », « Pull Me Under » et bien d’autres),
DREAM THEATER démarre à 22h30 sur les chapeaux de roues avec « A Nightmare To Remember ». Trois écrans géants sont disposés derrière la batterie et de part et d’autre de la scène : ainsi, en plus des séquences en images de synthèse (Jordan Rudess en petit magicien des claviers), on ne rate rien des performances des 5 protagonistes lorsqu’ils partent dans des breaks ou des solos (John Petrucci, bodybuildé comme jamais, qui dévale méthodiquement le manche de ses Music Man). Mise en place, maîtrise technique … on aurait presque l’impression d’avoir affaire à des extra-terrestres si Mike Portnoy (bouc bleu, cette fois-ci) n’assurait pas des chœurs parfois un peu limites. C’est d’ailleurs lui qui entame l’intro de « Take The Time », mais quand James LaBrie reprend le flambeau, c’est la calotte dans la tronche de tous les apprentis-chanteurs présents dans la salle ! Les titres s’enchaînent, « Constant Motion », « Wither », « Voices », en évitant soigneusement les albums Metropolis Part II et Train Of Thought. On remarque même l’absence du nouveau hit single « A Rite Of Passage », mais en moins de 2 heures de show (extinction des feux à 00h15), des choix draconiens ont dû être faits. Le groupe ne revient que pour un rappel, mais de taille (en intensité comme en durée) « The Count Of Tuscany » : standing ovation, messieurs !
On ressort rassasié de pas loin de 4 heures de métal teinté de prog de très haut niveau avec des images plein la tête : les révélations Unexpect et Bigelf, mais aussi le full show de DT avec une setlist certes moins immédiatement attractive qu’en condition de festival d’été. Pour moins de 40 euros la place, il n’y a pas eu tromperie sur la marchandise. La tournée s’étalant en Europe jusqu’à fin octobre, je ne saurais trop conseiller aux absents - qui ont vraiment eu tort - la séance de rattrapage du 17/10 au Forest National de Bruxelles.