Première surprise : un Elysée-Montmartre en petit figu et malgré tout loooiinnnn d'être rempli.
A croire que les orgas ont, pour le coup, eu les yeux plus gros que le ventre et/ou suréstimé l'aura d'une formation qui n'a, de toute façon, même à sa grande époque, jamais énormément vendu - construisant plus son succès sur la longueur (un Trabendo aurait, en l'occurence, parfaitement convenu).
Le + : ça me permettra de suivre le show du quasi-premier rang, tout en bénéficiant de mon espace vital - c'est qu'on s'embourgeoise avec l'age.

Le - : une durée trop courte par la faute d'un couvre-feu interdisant à l'ensemble de dépasser les 22 h (sans doute qu'une soirée suivait derrière)...

Sinon, malgré ma joie de voir le groupe pour la première fois, je n'en redoutais pas moins le match de trop et la venue d'une ancienne tête d'affiche has-been uniquement là pour relever les compteurs.
Que nenni ! Page Hamilton n'est pas de ce métal. Grosse émotion de le voir fouler la scène et découvrir une silhouette presque famlière à force d'avoir maté d'approximatifs extraits de concerts sur YouTube : même allure, mêmes fringues, même silhouette... A peine les cheveux ont-ils blanchis sans que que cela enlève rien à sa fougue.

Et puis ça part pied au plancher et ça ne s'arrêtera quasiment pas jusqu'à la fin. En résumé : de nouveaux musiciens qui assurent et tiennent dignement leur rôle sans faire honte à leurs prédécesseurs, un son nickel, une puissance abrasive intacte, un Page qui (héritage de ses anciennes études de jazz) aime toujours tricoter des entrelacs noisy tandis que sa section rythmique tient la baraque, une bonne répartition d'anciens et nouveaux morceaux (même si les classiques tels "Meantine" ou "Milktoast" déclanchent invariablement plus de furie que leurs petits frères)...
Sans compter l'attitude du bonhomme : humble, sympathique, respectueux de son public comme des groupes qui ont ouvert pour lui, content d'être là et toujours pas blasé après plus de vingt ans passés sur le front du hardcore. L'anti-diva qui(accompagné de ses musicos) descendra à la fin du set serrer les pognes de ses fans.
La classe, tout simplement...
