KORPIKLAANI + UNLEASHED + DIE APOKALIPTISCHEN REITER + ALESTORM + EX-DEO + SWASHBUCKLE
Lyon – Le Transbordeur – 22 septembre 2009

Afin d’enfin revoir les salles de concerts lyonnaises après un été de farniente bien mérité, et d’oublier que nous sommes tous retournés au taff depuis quelques semaines, quoi de mieux que ce Pagan Fest jovial, proposé par Base Productions ? Peut-être pas aussi « pagan » que le fameux Cernunnos, mais suffisamment folk par moments pour mériter ce terme. C’est dans un Transbo en configuration réduite où nous arrivons vers 19 h, alors que les pirates de Swashbuckle viennent de quitter la scène. Premier constat, il y a un peu de monde mais ce n’est pas non plus la foule des grands soirs. A vue de nez, il doit y avoir environ 500 personnes tout au plus.
Pas le temps de boire un coup que déjà, l’intro épique du set d’EX-DEO retentit dans la sombre salle. Pour ceux qui ne le savent pas encore, EX-DEO est composé des membres de Kataklysm, accompagnés par le bassiste de Martyr. Bref, du beau monde, grimé en légionnaires romains. Maurizio Iacono me dira par la suite que son armure en cuir pèse plus de 7 kg et que ce n’était pas forcément facile au début de la tournée de trouver ses marques. Ce n’est pas le cas ce soir, puisque le groupe va délivrer une bonne prestation qui saura être appréciée par le public, dont une grande partie n’a même pas capté qu’il s’agissait là des mecs de Kataklysm. Au final, ce n’est peut-être pas plus mal car la musique se suffit à elle-même et le côté épique de certains samples assez présents dans le mix est bien mis en avant. Une belle découverte live avec une mention spéciale aux titres « Romulus » et « Storm The Gates Of Alesia », qui déchirent vraiment bien sur scène.

Vient ensuite ALESTORM et son true scottish pirate-metal ! Mais alors qu'on croyait voir arriver sur scène le Capitaine Crochet avec sa jambe de bois ou encore Jack Sparrow, un peu comme le fit Swashbuckle, petite déception en voyant débarquer sur scène des mecs habillés juste en shorts / baskets comme dans les 80's... Petite attraction quand même : le hurleur Christopher Bowes joue du clavier en même temps qu'il chante et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce show fut convaincant. On sent bien que les mecs s'éclatent dans leur trip, et leurs chansons sont vraiment entraînantes, en tout cas véhiculent vraiment plus d'images de piraterie et de tavernes enfumées que Swashbuckle, beaucoup plus metalcore sur les bords. La voix de Christopher Bowes est d'ailleurs parfaite pour leur style puisqu'on a l'impression d'entendre un vieil ivrogne aviné quand il chante.

Les autres assurent aussi bien, avec une mention spéciale au lead guitariste Dani Evans, qui nous sort ce soir de vraies perles. Les nombreuses intros au son de l'accordéon ou des violons sont autant de moments de communion entre le groupe et le public, comme sur le rapide « Keelhauled », qui déclenche un beau bordel dans la fosse. On regrettera quand même un peu que le son de certains claviers sonnent un peu trop Bontempi, faisant perdre un peu d'impact à certains titres présents sur le dernier album, comme « That Famous Ol' Spice ». Pour le reste, ce show fut un des meilleurs de la soirée, en tout cas, les gens ont le sourire quand le groupe quitte la scène, notamment grâce à ce squale gonflable qui aura navigué dans le public pendant plus de 10 minutes. A revoir dans une plus petite salle ou encore mieux au Cernunnos de cette année... qui sait ? En tout cas, peut-être le groupe avec Korpiklaani qui avait le plus sa place sur cette affiche « pagan ».

Après les pirates, place à quelque chose de radicalment différent avec les Allemands de DIE APOKALIPTISCHEN REITER. Changement d'ambiance générale, puisque le groupe est beaucoup plus proche d'un Samael / Rammstein que d'un Alestorm. C'est le claviériste grimé S/M Dr. Pest qui arrive en premier sur scène, pour se placer sur sa balançoire en Metal (!) et c'est parti. Déjà, le son est très bon, et le chanteur Fuchs est très en forme, sautant partout, nous faisant profiter de sa voix virile ou au contraire claire, bien maîtrisée. Alors, le groupe assure, c'est net mais une certaine lassitude va vite s'installer dans la salle, la faute à des titres dont le tempo varie peu et à un côté jovial beaucoup moins en avant qu'Alestorm, même si le glauque Dr Pest continue son cirque devant la scène. Et puis, nous, en vieux connaisseurs du groupe, on préfère quand même les morceaux martiaux bien virils aux trucs chantés en voix d'opéra !!

Place ensuite aux vétérans de la scène Death Metal suédoise, j'ai nommé UNLEASHED. Pour ceux qui ne sont toujours pas au courant, Unleashed est né de la scission des mythiques Nihilist, ce qui a donné d'un côté Unleashed, et de l'autre Entombed. On n'a donc pas affaire à des nains mais on se demande bien ce que le groupe a de pagan... Il ne suffit pas de boire une corne de bière pour mériter ce titre. Mais ça, Johnny Hedlund et se sbires n'en ont cure et vont délivrer leur set d'old school death metal. Unleashed a connu son heure de gloire avec son 1er album, Where No Life Dwells, mais a un peu galéré par la suite. Ce n'est que depuis 2 ou 3 albums que la formation est revenue au premier plan et le groupe entame donc son set logiquement par un de ses nouveaux hymnes, à savoir le bien lourdingue « Midvinterblot ». Headbanging assuré ! S'ensuit un set de près d'une heure où le groupe va balayer sa discographie, mettant évidemment l'accent sur le dernier album Hammer Battalion. A noter toutefois que le son n'est pas très fort, ce qui a pour effet de faire perdre un peu d'impact aux titres les plus rapides, qui n'apportent pas grand chose au set finalement. Unleashed est bien plus efficace sur les titres mid et up-tempos, du style « Before The Creation Of Time » ou « Death Metal Victory ». Par contre, le groupe aurait pu se passer du mou du bulbe « The Longships Are Coming », mais aura réussi à remettre le set sur les rails à la fin avec les très bons « My Warriors Scream For Me… » et « Into Glory Ride ». Alors, même si on n'aura pas forcément été complètement séduits (mais ça a toujours été un peu comme ça avec Unleashed depuis le temps qu'on les voit), cette venue lyonnaise aura été l'occasion d'assister à un bon set quand même, de la part d'un des piliers de la scène death suédoise, même si je dois avouer que j'ai commencé à m'endormir au bout d'un moment.

Pour terminer, place aux maîtres de cérémonie finlandais, très attendus par le public de ce soir, KORPIKLAANI, surtout après ce set parfois inégal d'Unleashed. Le groupe a installé ses propres backdrops un peu partout et le chanteur Jonne son impressionnant micro fait d'os. L'ambiance est posée, place à la fête ! En effet, quoi de mieux que ce groupe où le violon, l'accordéon et les parties folk enjouées ont la part belle pour vous remettre la pêche, surtout que les Finlandais commencent judicieusement leur set par les sautillants « Vodka » et « Journeyman » ? Le groupe balaie ensuite aussi sa discographie désormais féconde, le son et les lights sont parfaits, le public encore en forme. Korpiklaani délivre donc un très bon set mais il y a cependant un truc que nous n'avons pas pigé ! Alors que Jonne et l'autre gratteux, Cane, courent dans tous les sens et arborent un sourire tout au long du set, semblant vraiment s'éclater, Hittavainen, le violoniste et Juho à l'accordéon, tirent une gueule de six pieds de long du début à la fin, paraissant se faire chier à 40 sous de l'heure ! Bizarre pour un groupe qui veut faire passer de la bonne humeur. Ceci dit, ça n'entache pas la qualité de l'exécution des titres, c'est déjà ça ! Un set qui se termine par les indispensables « Beer Beer » et « Hunting Song » en rappel...

Conclusion, une bonne petite soirée qui fait plaisir, d'autant que ce Pagan Fest marquait le retour du Metal à Lyon après l'été. Un Pagan Fest dont l'appellation nous aura toutefois quelque peu échappé pour tout dire, sauf avec Korpiklaani. Place maintenant aux mois d'octobre et novembre qui vont être assez démentiels du côté de Lyon !
PS : Merci encore une fois à Roger de Base Prod pour le Photos Pass !!
Will Of Death

